VIEILLIR
Maintenant, j’ai cent ans ! Non, ce n’est pas un rêve.
Comment peut-on vieillir sans s’en apercevoir ?
La trame de la vie s’est déroulée sans trêve
Et le passé est là, sans qu’on puisse y surseoir.
Pour bien vieillir, il faut accepter calmement
Que chaque jour qui fuit, laisse après son passage
Des taches et des rides et le vieillissement
Qui marque sans pitié, son empreinte au visage.
Ne rien solliciter, se plaindre de personne,
Visiter les amis, aider les indigents.
Consoler le malade et que votre main donne
Ce que le cœur aurait offert, discrètement.
Il faut remercier Dieu, pour avoir profité
De la jeunesse ardente et des joies de la vie
Avoir vu près de nous, ses enfants rassemblés,
Voilà le vrai bonheur, tout le reste est folie.
Et quand la mort viendra frapper à notre porte
Songeons qu’elle aurait pu venir beaucoup plus tôt.
Partons tout doucement, sans bruit, sans escorte,
Avec l’espoir, un jour, de se revoir, là-haut.
Victor HENNETEAU